Gris

J\’ai eu pour switch. C\’était en Mars. Et soyons clair, un jeu qui avait eu si bonne presse qui passe sous les 10 euros, ce serait pingre de passer à côté.

Si quelqu\’un doute encore qu\’un jeu vidéo puisse être une oeuvre d\’art, Gris est la réponse à lui opposer. Dans de nombreux jeux, l\’aspect \’mécanique\’, les règles du jeu et l\’implication du joueur priment sur ce qui peu faire figure d\’oeuvre d\’art. Soyons clair, trouver une dimension artistique dans Tetris ou new Super Mario Bros, c\’est loin d\’être gagné. Dans gris, au contraire, les créateurs n\’ont pas hésité à sacrifier à certains codes du jeu vidéo pour donner plus de puissance à la dimension artistique. Ainsi, pas de monstres à vaincre ou de pièces d\’or à collecter. Ce qui importe, c\’est le voyage, et à travers le voyage, le message qui est véhiculé par le partage d\’une expérience plutôt que par des mots. J\’en veux pour preuve l\’introduction de ce \’compagnon cubique\’

L\’ambiance du voyage est sublimée par une bande son hors pair qui emprunte tantôt à Ori, tantôt à Fez, tantôt à Journey (que je n\’ai toujours pas eu l\’occasion d\’essayer) sans que ces emprunts ne donnent l\’impression d\’être des plagiats pour autant. Ce n\’est pas pour autant juste … subordonné ? Prenez la mécanique de \’ground pound\’, par exemple. Dans Ori, elle permet des attaques plus puissantes ou de débloquer des zones inaccessibles. Assez logiquement, elle est placée au milieu du jeu qui met l\’accent sur la mobilité (et du coup offre le double-saut presqu\’immédiatement). Dans Yoshi\’s Island, elle fait partie des mécaniques centrales du jeu. Disponible à tout moment, mais aussi utilisable dans de nombreuses situations y compris contre le boss final qui possède une attaque tout à fait identique.

Ici, c\’est un pouvoir à débloquer mais c\’est le premier. Il est combiné avec la possibilité de se déplacer sous forme de rocher carré, ce qui produit un sentiment de lourdeur. Il ne constitue en rien une \’attaque plus puissante\’ comme c\’était le cas dans Yoshi ni un \’sésame précieux\’ pour franchir des portes jusque là fermées (que l\’on aurait déjà vu avant d\’avoir le pouvoir, j\’entends). C\’est plus une sorte de gros caillou qu\’on va utiliser comme outil en espérant trouver mieux plus tard. Et vu que le dernier pouvoir suggère l\’harmonie et la reconstruction, je pense que c\’est loin d\’être un hasard. \”We\’re broken, and all we can still do is break more\”.

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